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== Opinion Driven Individualized Asset Management ==


Le modèle ODIAM&nbsp;('''O'''pinion '''D'''riven '''I'''ndividualized '''A'''sset '''M'''anagement) est un modèle de gestion d'actifs financiers.<br>


Ce document est le résultat intégré de diverses réflexions menées par l'auteur entre 1990 et la rédaction de la présente version (2009).<br>


Ces réflexions ont été plus ou moins exploitées dans la conception de logiciels de gestion de portefeuille (CAF.03), de salle de marché (Tradeware) et de gestion de portefeuilles assistée (Vestor). <br>
ODIAM
MODELE DE GESTION D'ACTIFS


Ce document ne peut être reproduit ni en partie ni en totalité sans l’autorisation expresse de l’auteur. <br>

== Introduction<br> ==


Philippe Gonze
Version 0.91 – novembre 2005
Ce document, rédigé pour la première fois en Novembre 2001, ne peut être reproduit ni en partie ni en totalité sans l’autorisation expresse de l’auteur.
Introduction
Le monde financier en général, et celui de la gestion d'actifs boursiers en particulier, sont construits sur des bases étrangement floues.
Le monde financier en général, et celui de la gestion d'actifs boursiers en particulier, sont construits sur des bases étrangement floues.
En tant que concepteur de logiciels financiers, j'ai eu l'occasion et le besoin, au cours des quinze dernières années, de poser une série de questions, souvent très simples, sur la définition des objets qui peuplent ces mondes.
Les réponses que j'ai construites m'ont paru valables, et j'étais convaincu, par une sorte de positivisme naïf, que partout dans le monde, les mêmes questions avaient trouvé semblables réponses, avant ou après. Cependant, cet optimisme était déplacé: la pensée commune du monde financier est déterminée par des personnes ancrées dans leurs objectifs quotidiens, et non par des modélisateurs ou des informaticiens soucieux d'un formalisme strict (et souvent ennuyeux). Plus encore, j'ai réalisé progressivement que certaines réponses satisfaisantes que j'avais trouvées étaient considérées comme étranges ou incongrues par des professionnels avertis, qui par ailleurs avaient des réponses fausses et incohérentes aux mêmes questions.
Dans le même temps, l'évolution des développements informatiques, et la complexité croissante des objectifs que lui fixent leurs utilisateurs, ont montré la terrible vanité du dialogue formel entre utilisateurs et développeurs. Il n'existe pas de langage commun aux uns et aux autres
Il y a donc un besoin dans le monde financier pour une pensée structurée, pour un cadre formel permettant de mieux cerner les concepts de base qui l'occupent. Ce cadre permettrait de mieux organiser les dialogues entre membre de la communauté financière, et de porter plus haut la base commune des développements informatiques réalisés ici et là.
Ce document se fixe pour objectif de remplir ce besoin.
La première version de ce document a été écrite en 2001, et à ce moment existait donc un objectif plus immédiat, plus pragmatique. : celui de créer un logiciel, réunissant de manière élégante et convaincante les concepts et solutions que j'avais identifiées au cours de ces quinze années précédentes. De 2001 à 2005, des investisseurs et des partenaires ont été convaincus et même séduits par les concepts directeurs de mon approche. Il s’ensuivit la création d’un logiciel ambitieux (Vestor) au sein d’une compagnie créée avec pour but la promotion de ce logiciel (Sapiens Technology). Vestor n’est pas une transposition rigoureuse des idées de ce document. On y trouve en effet pas mal d’extensions par rapport à ces idées, tandis que d’autres présentées ici n’ont jamais été transposées dans Vestor.
Sur ce chemin il reste encore aujourd’hui (fin 2005) du chemin à parcourir, car il s’avère que les concepts exposés ici présentent le potentiel de changer très significativement le monde de la gestion d’actifs, en lui apportant une révolution qui pourrait être aussi profonde que celle qui a mené à l’envahissement des fonds communs de placement de 1970 à nos jours. Ceci pourra paraître naïf ou ambitieux, mais comme l’a dit un illustre scientifique, « l’humilité sied aux chercheurs, mais pas aux idées qu’il abritent ».
Ce document s’adresse donc à tous ceux qui, de près ou de loin, souhaitent comprendre, contribuer ou participer à cette éventuelle révolution.


En tant que concepteur de logiciels financiers, j'ai eu l'occasion et le besoin, au cours des quinze dernières années, de poser une série de questions, souvent très simples, sur la définition des objets qui peuplent ces mondes.
Quatre influences
Pour être sincère, il faut avouer que ce qui suit est le résultat de quatre influences marquantes.
La première influence est la pensée mathématique formalisante. Face à un processus quelconque, le scientifique ou l'ingénieur cherche des concepts, des unités, des lois, et c'est en les trouvant qu'il tranche certaines questions qui jusque là étaient traitées de manière littéraire seulement. Dans le monde financier, il existe par exemple des équations d'équilibres et des processus dynamiques, qui régissent cet univers et permettent de construire un cadre formel efficace.
La deuxième influence est totalement cartésienne. C'est le doute systématique. Rien, dans le langage courant des financiers et des gestionnaires, ne doit être pris pour acquis. Cette démarche, qui révèle peut être un travers personnel, est indispensable dans cette démarche, car pour construire le cadre formel visé, il faut au préalable disséquer et éventuellement détruire les concepts admis et utilisés. Puisse le lecteur être convaincu de la légitimité de ce doute au terme de cette lecture.
La troisième influence est la pensée orientée objet. Au cours des dernières années, celle-ci s’est imposée, non seulement comme outil de programmation ou de spécification dans le monde informatique, mais aussi comme outil de formalisation. Comme beaucoup, j'ai été initié, puis encouragé, et finalement obligé d'aligner mon mode de pensée général sur celui de cette approche informatique. Dans mon cas, le langage que j'ai adopté - où est-ce l'inverse - est Java, mais ceci n'a qu'une importance mineure. L'ambition de la communauté des penseurs O-O est de construire un monde meilleur, où la pensée construite des uns sert de base à la nouvelle construction plus ambitieuse des autres. Mon rêve est que les concepts présentés plus loin soient suffisamment forts et porteurs pour être acceptés aussi par les utilisateurs et les spécificateurs des besoins et programmes futurs.
Enfin, le temps réel est, dans le prolongement de l'orienté objet, une contrainte complémentaire structurante. Elle consiste à ne considérer a priori, aucun processus comme cyclique. Les processus financiers sont aussi continus que le temps. Qu'il s'agisse d'une transaction financière, d'une session de bourse ou d'une valorisation de fonds commun, la dimension temporelle doit être traitée avec un maximum de souplesse. En particulier, la notion d'événement - en tant que cause suscitant des effets - doit être la clé de la gestion du temps financier, tandis que doivent disparaître autant que possible les traitements périodiques, quels qu'en soient les intervalles (jours, heures, semaines…).
Plan
La suite de cet ouvrage est divisée en quatre chapitres.
Le premier chapitre, Trocables et Portefeuilles, s'occupe des concepts classiques de gestions d'actifs: ceux qui sont habituellement appelés instruments, portefeuilles et transactions. Il les rassemble selon des critères neufs, qui se veulent plus souples, plus larges, et aussi plus féconds en terme de prolongements.
Le deuxième chapitre, Opinions et Décisions, est la plus novatrice, mais aussi la plus structurante pour le futur. Il s'appuie sur le premier, et s'attaque au contenu du cerveau des professionnels. Ce sujet, que d'aucuns déclareront tabou pour cause de grande sophistication (du cerveau) est le plus ouvert, du moins pour moi : j'ai savouré le plaisir de m'y avancer comme dans un terrain vierge, et serai ravi d'y être suivi.
Le troisième chapitre, Moteurs et Acteurs, intègre les précédents dans une structure globale qui est également l'objectif de développement de logiciels éventuels. Il formalise le rôle des intervenants humains et automatisables impliqués dans la démarche de gestion.
Enfin, le quatrième chapitre, Applications, indique les déploiements possibles des concepts de ce document.
Premier Chapitre


Les réponses que j'ai été amené à construire m'ont paru valables, et j'étais convaincu, par une sorte de positivisme naïf, que partout dans le monde, les mêmes questions avaient trouvé semblables réponses, avant ou après. Cependant, cet optimisme était déplacé: la pensée commune du monde financier est déterminée par des personnes ancrées dans leurs objectifs quotidiens, et non par des modélisateurs ou des informaticiens soucieux d'un formalisme strict (et souvent ennuyeux). Plus encore, j'ai réalisé progressivement que certaines réponses satisfaisantes que j'avais trouvées étaient considérées comme étranges ou incongrues par des professionnels avertis, qui par ailleurs avaient des réponses fausses et incohérentes aux mêmes questions.
Trocables et Portefeuilles


Dans le même temps, l'évolution des développements informatiques, et la complexité croissante des objectifs que lui fixent leurs utilisateurs, ont montré la terrible vanité du dialogue formel entre utilisateurs et développeurs. Il n'existe pas de langage commun aux uns et aux autres.
Un portefeuille est une séquence de flux de trocables.
Cette phrase un peu absconse résume le contenu de ce chapitre.
Pour commencer, les trocables seront définis. Ce sont, dans une dimension élargie, les instruments financiers.
Ensuite, les mouvements de trocables, qui sont appelés ici flux seront décrits. Ils correspondent à l'ensemble des opérations applicables à des portefeuilles.
Le mot séquence reflète une préoccupation temporelle. En effet les flux sont des événements à situés dans le temps, et leur traitement chronologique est assuré par des moteurs de tenue de position (moteurs TP) dynamiques.
Et pour cette raison un portefeuille est un objet complexe, dont la principale dimension est temporelle.
Ces quatre concepts n’ont de sens et ne peuvent être définis que comme compléments les uns des autres.
Trocables
Un trocable est un objet financier susceptible d’être valorisé et d’être échangé (troqué). Le concept de base de toute activité financière est l’échange d’objets dans des quantités relatives qui sont définies par des valorisations relatives. Ce concept n’est rien de plus ou de nouveau par rapport à l’antique notion de troc. L’ensemble des objets qui peuvent changer de mains lors d’un troc est l’ensemble des trocables. Dans ce document, nous ne considérons que les trocables du monde financier, et pas tous ceux qui sont impliqués dans la plupart des autres activités humaines.
Quelques trocables financiers bien connus
Les trocables financiers sont innombrables, et des professionnels en inventent fréquemment. Les principaux trocables pratiqués en gestion d’actifs sont les actions, les obligations, les devises, les fonds et les dérivés.
Les actions sont des parts d’actionnaires d’entreprises. Leur valorisation est liée de manière assez large au succès économique futur supposé de l’entreprise.
Les obligations sont des engagements de remboursement émis par des emprunteurs. Les définitions des obligations sont liées aux modalités du prêt et du remboursement : ce sont principalement des taux d’intérêts. Les valorisations des obligations sont liées à la santé de l’émetteur, et aux niveaux des paramètres des marchés des capitaux empruntés, c’est à dire des taux d’intérêt.
Les devises sont des trocables simples, qui ont pour principale caractéristique d’être disponibles et d’être utilisées comme étalon de valorisation d’autre trocables. Elles sont émises et contrôlées par des dispositifs étatiques.
Les dérivés sont des trocables indirects. Il s’agit par exemple des droits d’achats (option call) et des droits de vente (option put) d’autres trocables à des conditions déterminées pour ce qui concerne le prix et l’échéance. Les trocables indirects sont nombreux et variés, et leurs définitions suit l’imagination de ceux qui conçoivent des hypothèses complexes ayant des effets économiques. Les trocables indirects sont utilisés pour augmenter ou diminuer les leviers de risques. Leurs valorisations constituent un terrain de choix pour les exercices statistiques et mathématiques.
Les fonds sont des trocables composites, définis comme étant une combinaison pondérées d’autres trocables plus simples (actions, obligations, devises…). Les trocables composants les fonds peuvent varier dans le temps. La valorisation d’un trocable composite est, en première approximation, une fonction linéaire des valorisations des trocables qui le composent.
Mais pour ce qui concerne la gestion d’actifs, tous ces trocables sont très semblables. Ils possèdent en commun quelques propriétés minimales, et peuvent être traités d’une manière assez largement commune.
Propriétés des trocables.
Les trocables ont cinq propriétés fondamentales. Ils sont identifiables, échangeables, dénombrables et valorisables. De plus ils ont une histoire.
Les trocables sont identifiables. Un trocable donné est connu des intervenants de la communauté au moyen d’identificateurs permettant aux opérateurs de se comprendre. Ceci est détaillé dans le paragraphe suivant.
Les trocables sont échangeables. C’est de là que vient leur nom. Ils interviennent dans des opérations d’échange mettant en jeux au minimum deux sortes de trocables. Ces opérations d’échange sont les flux composites décrits plus loin.
Pour que les échanges soient possibles, il est pratique que les trocables soient valorisables et dénombrables.
Les trocables sont présents et échangés en quantités mesurables, dénombrables. Chaque trocable se présente en multiple (entier ou non, positif ou négatif) d’une unité de ce trocable. Il y a un sens à parler de 1 action Ax ou d’1 devise Dx.
Les trocables sont valorisables. La valeur d’un trocable – de l’unité de ce trocable - peut toujours s’exprimer par rapport à la valeur de n’importe quel autre trocable.
Ceci peut paraître évident, mais il n’y a pas d’inconvénient à le démontrer.
Pour le démontrer, il faut commencer par démontrer que la valorisabilité entre trocable est une relation d’équivalence (réflexive, transitive et symétrique). Que la valorisabilité d’un trocable soit réflexive est immédiat : un trocable peut être exprimé comme étant égal à 1.0 fois lui-même. La valorisabilité est symétrique. En effet si un trocable A peut être exprimé par rapport à un trocable B (la valeur étant Vab), alors à l’évidence il est possible de valoriser B par rapport à A. En effet la valeur est Vba = Vab-1. La valorisabilité est également transitive. Si un trocable A peut être exprimé par rapport au trocable B (la valeur étant Vab) et si un trocable C peut être exprimé par rapport au trocable B (la valeur étant Vcb), alors il est possible de valoriser A par rapport C. En effet la valeur est Vac = Vab x Vbc.
Si la valorisabilité est une relation d’équivalence, alors les trocables sont groupés en classes d’équivalences. A l’intérieur d’une classe d’équivalence, tous les trocables sont valorisables les uns par rapport aux autres. Cela étant, y a-t-il une seule classe d’équivalence réunissant tous les trocables, ou bien y en a-t-il plusieurs ? On peut penser qu’une situation à plusieurs classes d’équivalence a existé dans l’histoire au moment ou des économies étaient hermétiquement séparées les unes des autres. Cela se passait lorsque les civilisations étaient cloisonnées. Lors des rencontres entre civilisations, les économies entraient en collision, et les classes d’équivalence fusionnaient après certains ajustements, éventuellement douloureux. Aujourd’hui, on peut considérer que cette démarche est valable pour la classe d’équivalence que pratiquent l’ensemble des financiers de la planète Terre. S’il en était autrement, nous devrions pouvoir trouver deux trocables impossible à valoriser l’un par rapport à l’autre ; cela semble impossible aujourd’hui. Pour définir la classe d’équivalence, il suffit d’en citer un membre connu. Pour éviter toute confusion aux lecteurs des siècles prochains, citons comme trocable bien connu de tous le dollar des USA (connu comme ‘$’).
En conclusion, il existe aujourd’hui une et une seule classe d’équivalence pour la valorisabilité des trocables de la communauté financière humaine. Tout trocable peut être valorisé par rapport à n’importe quel autre trocable.
En général l’ ‘autre’ trocable est une devise, mais ce n’est pas une nécessité. Rien n’empêche par exemple d’exprimer le cours d’une action en multiples de n’importe quelle devise, de n’importe quelle autre action, et même en unités plus amusantes telle que le kilo de sucre ou le ticket de metro Londonien.
Par ailleurs la valorisation est une fonction du temps. Le rapport de valorisation de deux trocables évolue continuellement. C’est ce que nous confirment quotidiennement les marchés financiers.
Enfin les trocables ont une histoire. Cette histoire n’est pas seulement celle des valorisations successives. Au cours de sa vie, un trocable passe éventuellement par des métamorphoses plus ou moins importantes. Par exemple il peut passer par un événement de type split. Cet événement affecte à la fois le nombre de trocable en circulation et la valeur unitaire du trocable. Par exemple, les quantités dénombrées sont conventionnellement multipliées par 10 à un instant donné. Au même instant, la valorisation – par rapport à tout autre trocable - est divisée par le même facteur 10. De la même manière, le détachement d’un coupon ou d’un dividende fait passer le trocable d’un stade antérieur (au dividende) à un stade postérieur (au même dividende).
Les métamorphoses sont les opérations conventionnelles qui définissent - en complément de l’historique des valorisations - l’histoire des trocables. Les métamorphoses de type split obéissent à une règle de conservation simple. Si une quantité du trocable est valorisée juste avant le split (Q1 étant la quantité et V1 la valeur unitaire vis à vis d’un quelconque trocable de référence) et juste après celle-ci (Q2, V2), alors on a :
Q2 x V2 = Q1 x V1
En d’autres mots, la valeur globale d’un population de trocables n’est jamais affectée par une métamorphose.
Cette règle de conservation paraît évidente pour les opérations de type split. Pour tous les autres types de métamorphoses, plus générales, il existe une autre forme d’équation de conservation, plus générale, qui sera discutée plus loin.
Les métamorphoses sont généralement appelées « opérations sur titre » (ou « corporate actions »).
Identification des trocables : référentiels et signaletiques.
La question de l’identification des trocables est en quelque sorte celle de la tour de Babel. Les membres de la communauté financière ont imaginé des systèmes puissants et très logiques pour repérer et identifier les trocables. Malheureusement, ils en ont inventé plusieurs.
Ces systèmes d’identification sont des référentiels. Les référentiels portent un nom rappelant les organismes - commerciaux ou non – qui les ont créés. Leur couverture est plus ou moins universelle. Citons les codes ISO pour les trocables devises, les codes ISIN, CUSIP, SEDOL pour une vaste nombre de trocables, les codes Reuters (RIC) et en France les codes Sicovam. De nombreuses initiatives de normalisation ont vu le jour.
Indépendamment des référentiels, les trocables sont caractérisés par un grand nombre d’informations générales. Ces informations générales, qui sont souvent trop nombreuses et mal placées, constituent le signalétique. Le contenu d’une fiche signalétique n’est pas le même pour toutes les catégories de trocables. Par exemple les termes et conditions des obligations ou des dérivés sont des champs du signalétique qui n’on pas de sens pour les actions ou les devises. Le signalétique est donc un ensemble de table dont les point d’accès sont les trocables.
La question des référentiels est plutôt périphérique par rapport au noyau du modèle exposé dans ce document. Mais elle est si souvent mal traitée qu’il est indispensable de fixer quelques principes inamovibles.
Un trocable n’est pas un identifiant. Un trocable peut exister avec un, plusieurs ou aucun identifiant.
Un trocable n’est pas lié à un seul identifiant. Mais il est lié à au plus un seul identifiant par référentiel.
Un référentiel est donc fondamentalement une table de correspondance incomplète entre trocables et identifiants.
Au sein d’un référentiel donné, deux trocables n’ont pas le même identifiant.
Un trocable peut être absent d’un référentiel donné.
Les tables de conversion d’un référentiel à un autre sont généralement incomplètes, parce que certains trocables ne sont connus que d’un coté.
Les caractéristiques d’un trocable figurant dans le signalétique doivent être indépendantes de ses éventuels identifiants. Ces deux catégories d’informations sont à séparer.
Le signalétique ne doit pas contenir les éléments de l’histoire d’un trocable, ou l’état de ses métamorphoses, parce que cette information doit être structurée ailleurs, suivant une logique chronologique. Elles seront discutées aux paragraphes relatifs aux flux.
Le signalétique ne doit pas contenir de valorisation. Cette information doit être structurée ailleurs, suivant une logique chronologique). Un cours est un rapport de valorisation entre deux trocables, associé à un point chronologique. Un cours exprime le rapport entre le trocable numérateur et le trocable dénominateur. Presque toujours le trocable dénominateur est un trocable devise, mais ceci n’est qu’une convention.. Les cours sont groupés dans les séries chronologiques.
Les série chronologiques demandent des soins particuliers en ce qui concerne la structuration des données. Celles-ci peuvent être synchrones ou asynchrones. Les séries historiques quotidiennes sont synchrones : les données correspondent à des temps régulièrement espacés. Mais les séries intraday sont fondamentalement asynchrones. Les observations données par les marchés financiers correspondent à des transactions qui n’obéissent à aucune logique de répétition ou de fréquence. Chaque trocable reçoit des données selon un rythme aléatoire.
Les solutions basées sur des bases de donnés relationnelles sont terriblement inefficaces pour les séries chronologiques. Les structures doivent permettre un accès par trocable ou par spécification chronologique, rapide dans les deux cas. Le chargement de séries chronologiques par trocables fournit des séries historiques ou intraday. La spécification chronologique est relativement simple pour les séries historiques, mais plus complexes pour les séries intraday. Dans les deux cas, il s’agit de trouver, pour une population plus ou moins large de trocables, la plus récente des données antérieures ou égales à un temps donné. Des requêtes telles que les recherches de variations sur des intervalles de temps librement spécifiées doivent également être possibles.
Une structure spéciale contenant à tout moment les dernières données disponibles doit également être mise en place.
Concernant les séries historiques, il est important d’en permettre l’accès selon deux modes. Le mode natif correspond au cours tels qu’il ont été pratiqués et enregistrés historiquement. Ce mode natif est indispensable par exemple dans les application comptables qui doivent enregistrer ou vérifier des événements ou des situations historiques. Le mode corrigé correspond à une réévaluation des cours passés pour les aligner la trajectoire de leur évolution en éliminant les sauts provenant des opérations sur titres passées. Le mode corrigé est non moins indispensable, car lui seul permet certaines analyses techniques ou statistiques. Le meilleur moyen de combiner ces deux modes d’accès est de construire (1) une base de données ne contenant que des cours natifs ; (2) une base de facteurs correctifs pour les opérations sur titres ; (3) des méthodes de chargement permettant dynamiquement d’obtenir les séries suivant un mode ou l’autre1.
En conclusion, des structures et des serveurs très spécialisés sont indispensables pour obtenir des performances intéressantes dans l’accès aux données chronologiques.
Plusieurs de ces principes, et en particulier la séparation entre référentiel et signalétique sont fréquemment mis à mal dans le design de solution de gestion d’actifs, et les conséquences en sont souvent douloureuses, parce que la logique des identifiants vient perturber celui des trocables. Il n’est pas acceptable que le choix d’un référentiel dans une institution affecte le fonctionnement du signalétique. Il n’est pas acceptable que les remaniements intrinsèques des référentiels aient des conséquence sur les dispositifs de traitement informatique des institutions financières. Il n’est pas acceptable que le signalétique contienne des données chronologiques, qu’il s’agisse de cours ou de métamorphoses. Il n’est pas acceptables que les modes d’accès natifs et corrigée mettent en œuvre des données concurrentes et parfois en conflit.
Paramètres des trocables.
Finalement un objet de type trocable ne contient aucun paramètre crucial, si ce n’est un nom permettant aux humains de bien le distinguer de ses pairs.
Des champs d’informations divers et variés peuvent ensuite orner le trocable, mais ceux-ci n’on pas d’autre rôle qu’informatif : ils ne seront par exemple pas utilisés ailleurs dans le modèle décrit ici.
L’accès aux trocables se fait soit par des couples référentiels + identifiant, soit par des recherches par noms ou par critères informatifs.
Devise : un concept vide
Dès lors les devises, qui font souvent l’objet d’une gestion séparée (gestion des liquidités séparée de la gestion des actifs) disparaissent du vocabulaire du modèle.
Ce ne sont en réalité que des trocables parmi autres, qui ont pour seule particularité d’être choisi préférentiellement :
comme trocable dénominateur dans les cours des séries chronologiques ;
comme trocable de paiement pour les transactions de marché.
Le trocable de paiement pour les transactions de marché est aussi celui qui est utilisé pour définit des prix limites dans les ordres limités.
Pseudo-trocables
Les pseudo-trocables figurent dans les portefeuilles au même titres que les trocables. Les pseudo-trocables sont au nombre de six :
Les apports (noté ici A)
Les retraits (ou sorties, noté ici S)
Les contreparties (noté ici K)
Les revenus générés (noté ici G)
Les frais (noté ici F)
Les réalisés (plus ou moins values réalisées, noté ici R)
Ils constituent une pièce indispensable à l’équilibre du modèle de tenue de position, comme on le verra plus loin.
Les pseudo-trocables sont, comme les trocables ordinaires, identifiables, dénombrables et valorisables.
Ils ne sont directement échangeables, mais ils sont affectés par les flux.
Ils n’ont pas de métamorphose. Ils n’ont pas d’histoire indépendamment d’un portefeuille. Au sein d’un portefeuille, leur histoire se limite à celle des flux qui les modifient.
Chaque portefeuille contient une quantité unitaire de chacun des quatre pseudo-trocables.
Choisir une quantité unitaire, et donc une valeur variable, constitue un choix arbitraire. L’inverse n’aurait pas d’inconvénient.
Les apports, les retraits et les frais sont des quantités obligatoirement positives ou nulles. Du moins sont elles ici conventionnellement définies, en terme de signe, pour que tel soit le cas.
Trocable de Référence d’un Portefeuille
Les paramètres et l’histoire d’un portefeuille s’expriment par rapport à un trocable de référence, propre au portefeuille, et qui est presque toujours une devise.
Il serait utile cependant d’utiliser dans certains cas d’autre trocables de références, tels que des indices plus ou moins globaux. Pour ma part, je me plais à exprimer mes portefeuilles de cette manière : « mon portefeuille vaut aujourd’hui 132.5 équivalent-Nasdaq ». Ma perception de la volatilité et de la performance est de ce fait plus relative, et d’une manière plus sereine. Je recommande aux stressés l’utilisation de la valorisation de portefeuilles d’actions en « équivalent-world-index » : celui-ci présente une stabilité qui éviterait certaines crises cardiaques ou dépressions.
Le trocable de référence est utilisé comme trocable de valorisation dans les données du portefeuille.
Le choix d’un trocable de référence n’est pas définitif, mais le changement de trocable de référence reste une opération complexe.
Les pseudo-trocables d’un portefeuille sont toujours valorisés contre le trocable de référence du portefeuille.
Portefeuilles et micro-portefeuilles
Un portefeuille est constitué de micro-portefeuilles, et des six positions pseudo-trocables définies plus haut.
Il existe un micro-portefeuille par trocable détenu. Il existe aussi obligatoirement un micro portefeuille par trocable ayant été détenu.
Chaque micro-portefeuille contient six pseudo-trocables et un indicateur de quantité (la quantité détenue du trocable).
Le trocable de référence d’un micro-portefeuille est le trocable du portefeuille dont il fait partie. Cette règle n’est pas obligatoire, mais y renoncer s’expose à des complications importantes.
Un micro-portefeuille est caractérisé, à un instant donné, par
Une quantité détenue du trocable (noté ici Q). Plus loin, la définition de cette quantité sera raffinée et découpée.
Un prix d’acquisition du trocable (exprimé contre le trocable de référence) (noté ici P)
Les six valeurs des pseudo-trocables
Les pseudo-trocables d’un portefeuille complet ne sont ni plus ni moins que la somme des pseudo-trocables des micro-portefeuilles qui le composent.
Equation de conservation d’un microportefeuille
A travers tous les événements qui l’affecteront, tout micro-portefeuille vérifiera toujours l’équation de conservation :
P x Q = K + A – S + R + G - F
Pour appréhender cette formule, il faut partir des deux manières d’exprimer la valeur actuelle d’un micro-portefeuille. D’une part la valeur d’un micro-portefeuille est toujours égale à celle de la quantité de trocable qu’il contient :
W1 = V x Q
W1 : valeur actuelle du micro-portefeuille
V : valeur unitaire actuelle
Q : quantité détenue
D’autre part, on peut considérer que cette valeur W est aussi le résultats des flux qui ont permis de la construire.. Dans le cas le plus simple, elle est égale aux contreparties engagées, auxquelles s’ajoutent les plus ou moins values non réalisées.
W2 = K + U
W2 : valeur actuelle du micro-portefeuille
K : contreparties engagées dans les trocs d’acquisition, frais compris
U : plus ou moins values (non réalisées)
Mais cette première forme doit être complétée s’il y a eu des apports ou des retraits.
W2 = K + U + (A – S)
A : Apports
S : Retraits
Enfin, cette valeur a été augmentée lorsque des revenus ont été générés, lorsque des plus ou moins value ont été enregistrées, c’est-à-dire réalisées. Elle doit aussi être diminuée des frais encourus. Finalement la forme complète de W2 est
W2 = K + U + A - S + R + G - F
R : plus ou moins values réalisées
G : revenus générés
F : frais encourus
Les frais encourus concernent les transactions réalisées, les revenus perçus, les apports et les retraits, les frais de gestion : tout ce qui peut corriger la valeur du micro-portefeuille. Si les deux formes de valorisation décrites précédemment, W1 et W2 sont égales, on obtient :
V x Q = K + U + A – S + R + G - F
Cette équation peut être simplifiée – et elle doit de préférence l’être – en retirant l’impact de la valorisation présente. En effet la plus ou moins value non réalisée peut s’écrire
U = ( V – P ) x Q
P : prix d’acquisition unitaire
Et donc en retirant V x Q de l’équation précédente, on obtient
P x Q = K + A – S + R + G - F
qui est bien la forme énoncée en tête de paragraphe.
Il est probable que la plupart des systèmes de gestion traite, au niveau des portefeuilles globaux, des équations de ce genre, peut être même plus complexe. Souvent ils sont construits sur une logique comptable. Mais dans notre cas, cette équation de conservation est pratiquée au niveau de tous les micro-portefeuilles, ce qui offrira beaucoup de retombées positives.
Par ailleurs il est possible d’imaginer des moteurs de tenue d’actifs qui ne respectent pas - ou pas totalement - l’équation de conservation. Ceci sera rediscuté plus loin, mais il faut indiquer que les moteurs de tenue de position compatible avec notre approche doit être un moteur à conservation, et non un moteur à dissipation. Il existe de multiples définitions possibles de moteurs respectant l’équation de conservation.
Equation de conservation d’un portefeuille
Un portefeuille global, somme des micro-portefeuilles qui le composent, respecte la même règle sous une forme consolidée.
 (Pi x Qi) =  (Ki) +  (Ai) -  (Si) +  (Ri) +  (Gi) -  (Fi)
Si elle est respectée par chaque micro-portefeuille, elle est automatiquement respectée pour le portefeuille complet. Elle est encore vraie pour des parties de portefeuilles (consolidation de certains groupes de micro-portefeuilles) et pour des ensembles plus larges (consolidations de portefeuilles à un niveau plus vaste).
L’équation de conservation fournit une base pratique pour diverses démarches (performances, analyse de risque, processus de décision) fortement scalable, c’est à dire applicable à diverses échelles.
Prise en compte des revenus générés
Dans l’équation de conservation, les revenus sont séparés des prix d’acquisition. Cependant, acheter un trocable, c’est aussi acheter ses revenus futurs. Et donc à l’inverse, le prix d’acquisition d’un trocable peut être corrigé pour prendre en compte les revenus perçus depuis l’événement d’acquisition..
Dans ce cas l’équation de conservation devient :
Pg x Q = K + A – S + R - F
Dans cette expression, où les revenus générés ont disparu, le prix d’achat est normalisé par rapport aux revenus perçus, il est augmenté des revenus unitaires :
Pg = P + (G / Q)
Cette approche peut paraître inutilement complexe. Elle est économiquement plus cohérente. Elle prend en compte la différence entre le portefeuille achetant le même trocable juste avant ou juste après la distribution d’un dividende. Elle augmente logiquement la valeur du prix d’acquisition et fait disparaître de l’analyse la gestion des revenus associés.
Les deux méthodes sont compatibles avec la démarche de ce document et avec les moteurs à conservation. La répartition entre plus ou moins value latente et plus ou moins value réalisée sera légèrement différente mais acceptable dans les deux cas. Il s’agit d’un choix arbitraire, dont les effets doivent être comparés pour ce qui concerne les communications aux clients.
Prise en compte des frais
Le raisonnement utilisé pour les revenus peut être tenu pour les frais, qui peuvent être, au choix, intégrés dans les prix d’acquisition – qui sont alors des « prix nets » d’acquisition, ou au contraire séparés dans une rubrique spécifique, les prix d’acquisitions étant alors des « prix bruts ». Dans le premier cas, l’équation de conservation s’écrit :
P x Q = K + A – S + R + G – F
Tandis que dans le second elle s’écrit:
Pf x Q = K + A – S + R + G
Dans cette seconde expression, où les frais ont apparemment disparu, le prix d’achat est normalisé en intégrant aux frais prélevés :
Pf = P + (F / Q)
Ici encore, les deux solutions sont acceptables et défendables, tandis que les répercussions se situent au niveau de la perception des clients dont le portefeuille est géré.
Flux composites et unitaires
Chaque événement intervenant dans la vie d’un portefeuille est traduit en un ensemble de flux.
L’ensemble des flux liés à un événement donné est un flux composite.
Un flux composite est constitué d’un ensemble de flux unitaires. Un flux unitaire concerne un et seul trocable.
Les flux composites
Les flux composites correspondent à quatre catégories d’événements :
Trocs volontaires
Pseudo-trocs volontaires
Trocs involontaires
Trocs optionnels
Trocs volontaires
Les trocs volontaires sont des opérations de marché résultant d’une décision humaine appliquée à un portefeuille. Ils sont connus sous le nom d’ « achat », de « vente » ou de « change », mais en réalité cette classification est arbitraire.
Un troc « achat » est un troc pour lequel le trocable sortant est un trocable devise, et le trocable entrant est un trocable non devise. Un troc « vente » est un troc pour lequel le trocable entrant est un trocable devise, et le trocable sortant est un trocable non devise. Un troc « change » est un troc pour lequel le trocable entrant et le trocable sortant sont des trocables devises. La nuance ne va pas plus loin.
Un troc volontaire se caractérise par l’identification des deux trocables, et par trois quantités : une quantité sortante de trocable Qs, une quantité entrante de trocable Qe, et un rapport brut de troc Res. Il est important de voir qu’aucune de ces trois quantités n’est liée à une valorisation quelconque par rapport à un trocable tiers. Cette propriété est cruciale, car elle permet de donner aux moteurs de tenues de position une souplesse de calcul, une réversibilité et une indépendance précieuses.
Les trocs volontaires se traduisent par une famille de flux unitaires, qui touchent  les deux micro-portefeuilles des deux trocables impliqués. Dans chaque micro-portefeuille, les six valeurs définies peuvent être affectées et subir une variation.
L’équation de conservation est respectée dans la cas d’un moteur de tenue de position à conservation, et ceci ne pose aucune difficulté. Au contraire plusieurs choix sont ouverts, concernant par exemple la répartition des frais ou la dynamique d’imputation des prix d’achats.
Des moteurs à prix moyens pondérés, des moteurs FIFO (first in first out), des moteur LIFO (last in first out), des moteurs à allocation manuelle peuvent être construits en respectant l’équation de conservation.
Des moteurs à répartition symétrique ou asymétrique des plus values peuvent être construits en respectant l’équation de conservation. Notre approche utilise une répartition symétrique, notamment parce qu’elle offre des propriétés de symétries discutées plus loin.
Des moteurs à répartition de frais symétrique ou asymétrique peuvent être construits en respectant l’équation de conservation. Il est également possible de rendre les frais plus ou moins visibles. D’un point de vue général, nous préférons une répartition symétrique des frais. Mais en pratique il est possible d’affecter par exemple les frais d’achat et de ventes au trocable titres plutôt qu’au trocable devise, comme il est fait d’habitude.
Pseudo-trocs volontaires
Les pseudo-trocs volontaires sont des opérations résultant d’une décision humaine appliquée à un portefeuille, mais elles ne sont liées ni à un marché ni à une contrepartie produisant une décision symétrique.
Ils sont connus sous les noms d’ « apports », de « retraits », d’ « apports de titres » et de « retraits de titres », ou encore sous d’autres noms équivalents.
Toutes ces opérations sont naturellement très voisines, et leur intitulé n’est le plus souvent lié qu’à la nature des trocables impliqués.
Les pseudo-trocs volontaires se traduisent par des flux unitaires, qui ne touchent normalement qu’un seul micro-portefeuille, celui du trocable apporté ou retiré.
L’équation de conservation est respectée dans le cas d’un moteur de tenue de position à conservation, et ceci ne pose certainement aucune difficulté.
Trocs involontaires
Les trocs involontaires sont des opérations indépendantes de toute décision humaine. L’application d’une telle opération à un portefeuille est la répercussion d’une métamorphose intervenant dans la vie d’un trocable. Ces opérations ne sont liées ni à un marché ni à une contrepartie produisant une quelconque décision.
Elles sont connues sous les noms de dividendes, de split, de reverse split, d’attribution gratuite, de merge, etc… Les modalités sont extrêmement variables.
Les pseudo-trocs volontaires se traduisent par des flux unitaires, qui peuvent toucher un nombre plus important de micro-portefeuilles.
L’équation de conservation est respectée dans le cas d’un moteur de tenue de position à conservation, et ceci mérite cette fois une grande prudence, car il faut s’assurer que la complexité des flux ne laisse la porte ouverte à aucune dissipation. Ce contrôle peut se faire par des vérifications automatisées d’assertions.
Trocables et trocs optionnels
Les trocs optionnels sont des opérations liées à des décisions humaines simples et booléennes. Il s’agit de réponses, positives ou négatives données à des propositions figurant par exemple dans les modalités d’une opération sur titre.
Les exemples les plus connus sont les droits de souscriptions préférentiels. Le détenteur du trocable sous-jacent a la faculté d’exercer ou non le droit. L’exercice du droit induit une métamorphose du trocable, et éventuellement un troc « involontaire » qui peut être complexe. Le rejet du droit n’a d’autre conséquence que la disparition de celui-ci. Il existe toujours une option par défaut.
Les droits eux-mêmes peuvent vivre en tant que trocables optionnels présents dans les portefeuilles.
Les trocs optionnels se traduisent par des flux unitaires, de la même manière que les trocs involontaires. Les remarques relatives au moteur de tenue de position sont les mêmes.
Portefeuille-séquence et portefeuille-photo
Nous avons défini précédemment un portefeuille comme étant « une séquence de flux de trocables ». C’est la représentation la plus riche et la plus complète de la notion de portefeuille. Cependant dans le vocabulaire ordinaire des professionnels de la gestion d’actifs, le mot portefeuille se limite à l’état final ou intermédiaire résultant de la séquence des flux. Par exemple l’expression « la composition du portefeuille »  relève de cet état (de cette image immobilisée), plutôt que de la séquence complète.
Ceci sera détaillé dans le paragraphe « Portefeuille : le film et la photo ».
Moteurs de tenue de position
Le concept d’un moteur de tenue de position a déjà été largement abordé dans les paragraphes précédents.
Un moteur de tenue de position est défini comme un processus qui construit des images de contenus de portefeuilles à partir de séquences de flux. A partir d’un portefeuille-séquence sont construits des portefeuilles-photos. La dimension chronologique est donc essentielle dans le fonctionnement d’un moteur TP.
Un moteur TP peut ou non être à conservation, c’est à dire construire des portefeuilles respectant en toutes circonstances l’équation de conservation.
Deux autres propriétés importantes font partie des attentes d’un moteur TP performant, la réversibilité et la correctibilité.
Il est évident que la mission d’un moteur TP est la construction de positions postérieures à des positions données, en prenant en compte les flux intermédiaires. La réversibilité d’un moteur TP est la propriété qui lui permet de construire non seulement cela, mais aussi des positions antérieures à des positions données, en prenant de même en compte les flux intermédiaires.
Le correctibilité d’un moteur TP est la propriété qui lui permet à tout moment de prendre en compte une correction de flux et de reconstruire aussitôt et de manière satisfaisante les portefeuilles postérieurs à cette correction
Ces deux propriétés sont liées, puisqu’un moteur réversible peut toujours retourner, en cas de correction, au point se situant juste avant la correction à introduire, et ensuite, traiter à nouveau vers l’avant la suite de l’histoire du portefeuille. Les déplacements forward et backward peuvent être enchaînés sans dommage.
Les moteurs à logique comptables, omniprésents dans les back-office bancaires n’ont ni la réversibilité ni la correctibilité. Bien entendu, ils acceptent des corrections, mais ces corrections sont du point de vue de la gestion des erreurs.
Portefeuille : le film et la photo
Pour intégrer les concepts présentés dans ce chapitre, il faut reprendre et renforcer la définition du portefeuille.
Pour cela, il faut en premier s’appuyer sur la distinction entre données primaires et données secondaires. Ensuite il faut décrire la structure « tri-dimensionnelle » des données primaires du portefeuille.
Données primaires et secondaires
Cette distinction n’est pas propre aux portefeuilles, ni mêmes aux données financières en général. Elles concernent toutes les données exploitables dans toutes les familles de logiciel.
En bref, les données primaires sont celles qui sont indispensables à la reconstruction des données secondaires.
Les données secondaires peuvent toujours être reconstruites. Elles sont les résultats de calculs ou d’autres traitements faisant intervenir comme entrée d’autres données primaires ou secondaires. Les données secondaires sont « celles que l’on peut perdre ».
A l‘inverse les données primaires sont vitales. Ce sont des données introduites par des humains, ou par des systèmes extérieurs qui ne les répètent pas. Les données primaires sont « celles que l’on ne peut pas perdre ».
Les informaticiens sont toujours confrontés à un choix épineux lorsqu’ils doivent travailler sur des données secondaires : faut-il les construire, les enregistrer et les relire ? Ou vaut-il mieux les reconstruire chaque fois qu’elles sont demandées ? La réponse dépend de nombreux paramètres relatifs à la nature des données, aux logiciels et même souvent aux matériels utilisés.
Dans le cas des portefeuilles la distinction est frappante. Les données primaires sont constituées de l’historique des flux (trocs de tous types) : c’est le portefeuille-séquence. Au contraire les positions d’un portefeuille-photo (l’inventaire du contenu à un instant donné) ne sont que des données secondaires. Souvent les logiciels bancaires ne tirent pas assez parti de cette distinction et de ce qui peut en découler.
Dans notre démarche cette distinction est importante. Seules les données primaires, l’historique des flux, le « film », fait l’objet d’échanges et de synchronisation entre intervenants logiciels. Seul le film est utilisé pour décrire un portefeuille, et il suffit à le faire.
Au contraire, les positions sont traitées comme des objets optionnels, secondaires en ce sens qu’ils sont toujours refabriqués à la demande à partir des flux. Les photos ne sont que des sous-produits que l’on peut extraire du film.
Une conséquence pratique de cette approche concerne le traitement des erreurs et des extournes. Dans la plupart des systèmes bancaires, dont le cœur est comptable, les annulations et les corrections apportés à des flux antérieurs sont considérés comme de nouveaux flux ! Il s’ensuit que les analyses des portefeuilles qui en dérivent sont biaisées ou totalement absurdes dès qu’il s’agit de traiter turnover, risque ou performance.
Le problème n’est pas résolu lorsqu’un système « périphérique » réalise ces analyses à partir des données d’un système « central », parce que le plus souvent le système central n’est en mesure de transmettre que des positions, données secondaires inadéquates pour la reconstruction d’une analyse saine.
Au contraire si l’on considère le portefeuille dans sa forme « film » plutôt que dans sa forme photo, les annulations et les modifications de flux antérieurs peuvent être traités comme de réelles corrections, ce qui permet une analyse complète et cohérente de l’évolution d’un portefeuille. De plus rien n’interdit de faire cohabiter l’approche « photo – comptable – secondaire » de l’approche « séquence – gestion – primaire », dès le moment où l’on convient que les données échangées contiennent l’intégralité du contenu primaire, en ce compris les annulations et corrections,
Les trois dimensions du film des flux
Les trois dimensions du film des flux sont le temps, les trocables et les statuts. Les données décrivant un objet portefeuille doivent être structurées dans ces trois dimensions.
La dimension temps est la plus évidente. Les flux se situent dans le temps. On pouvait considérer dans le passé que le temps était discret constitué d’unités de temps discrètes, les journées. Cette option est la base logique des traitements batch, réalisés en fonction des unités de temps écoulées. Mais elle est aujourd’hui inacceptable parce que les événements peuvent de plus en plus se superposer au cours d’une unité de temps, parce que les traitements qui les exploitent ne peuvent attendre les fins de cycles, et parce que la dynamique quotidienne des marchés financiers fait progressivement place à une dynamique continue. Par ailleurs la dimension temps est orientée : le sens « futur » et le sens « passé » sont bien plus que l’opposé l’un de l’autre. Ils se définissent par rapport à une irréversibilité d’un événement «antérieur » lors de tout examen « postérieur ».
Le temps est donc une dimension continue et orientée.
La dimension trocable d’un portefeuille est placée dans l’univers des trocables disponibles sur les marchés financiers. Il s’agit donc d’une dimension discrète2, non-orientée.
La dimension statut d’un portefeuille informe sur l’état d’avancement ou de confirmation d’un flux donné. Par exemple, un ordre représente un engagement d’une nature faible tant qu’il n’est pas envoyé au marché ; un engagement d’une autre nature lorsque l’ordre a été envoyé au marché ; une réalité lorsqu’un avis d’exécution, partiel ou total revient ; et une autre réalité lorsque la liquidation et le paiement sont intervenus. Cette succession de statut fait bien entendu partie du film du portefeuille. Il s’agit d’une dimension discrète, puisque le nombre de statuts possibles est connu. Et il s’agit d’une dimension orientée, puisque l’irréversibilité du temps se conjugue à celle des statuts : ils évoluent vers des statuts « ultérieurs », jamais l’inverse.
Cette vision complète du portefeuille, celle d’un bloc de données primaires organisé dans trois dimensions, est plus riche et souvent indispensable aux développements des chapitres suivants.
Valorisation
Rien de ce qui précède ne fait intervenir la notion de valorisation d’un portefeuille.
En effet, la valorisation est une préoccupation assez périphérique (alors que souvent elle est à tort placée au centre de la démarche).
La valorisation est un exercice qui peut être appliqué à chaque portefeuille photo.
La valorisation est donc marquée chronologiquement, datée. La datation peut avoir une précision macro-chronologique (de l’ordre du jour), ou bien une précision plus élevée (de l’ordre de l’heure, de la minute ou de la seconde). Une datation omniprésente est la datation temps-réel, qui suit la minute ou la seconde présente.
La datation joue à deux niveaux. D’une part elle détermine les cours utilisés pour valoriser le portefeuille. D’autre part, elle détermine – via une demande adressée au moteur TP – le contenu du portefeuille et des ses micro-portefeuilles.
Le choix des cours de valorisation est une question auxiliaire intéressante d’un point de vue commercial ou réglementaire, mais assez secondaire pour ce qui concerne la modélisation générale.
On peut utiliser les derniers cours pratiquée en transaction sur les marchés (les « last »). On peut utiliser la moyenne des cours acheteurs et vendeurs, pour refléter l’équilibre du marché, et pour donner plus de crédit aux valorisations de trocables peu liquides. On peut utiliser, dans une logique défensive, les cours vendeurs pour les positions longues et les acheteurs pour les positions courtes. On peut hybrider ou conditionner les solutions ci-dessus. Mais plusieurs question non critiques restent ouvertes. Comment valoriser les trocables en dehors des heures de fonctionnement des marchés ? Comment valoriser les trocables échangeables sur différents marchés à des prix différents ?
Ces questions sont assez académiques, sauf dans le cas d’applications assez spécialisées, telles que la valorisation continue d’un fonds commun de placement offert à l’achat et à la vente en permanence.
Version valorisée de l’équation de conservation
L’équation de conservation prend une forme légèrement différente lorsque l’on intègre la dimension de valorisation, celle qui prend en compte les cours actuels (ou ceux d’un moment défini du passé).
Si l’on définit, au temps t et au niveau d’un micro-portefeuille, Ut comme étant la plus ou moins value non réalisée liée à la valorisation Vt :
Ut = (Vt – P) x Q
Alors la forme simple de l’équation de conservation devient :
Vt x Q = K + U
Qui n’exprime rien de plus que l’égalité entre la valeur du micro-portefeuille au temps t d’une part, sa contrepartie d’acquisition jointe à la plus ou moins value non réalisée d’autre part.
De même l’équation générale de conservation d’un micro-portefeuille, avec plus ou moins values réalisées, apports et retraits, frais et revenus, devient :
Vt x Q – F = K + G + A – S + R + U
Tandis que celle qui est consolidée au niveau d’un portefeuille prend la forme suivante :
 (Vti x Qi) –  (Fi) =  (Ki) +  (Gi) +  (Ai) –  (Si) +  (Ri) +  (Ui)
Le moteur de valorisation
Compte tenu de l’aspect assez périphérique de la fonction de valorisation, celle-ci est prise en charge par des processus auxiliaires, placés en aval des processus critiques, le moteur TP et les moteurs décrits dans les chapitres suivants. Le moteur de valorisation est essentiellement
Un client des systèmes d’approvisionnement et d’accumulation de cours
Un client du moteur TP
Un fournisseur des interfaces utilisateurs
Mais il faut retenir que son rôle n’est rien de plus qu’informatif. Il ne construit aucun donnée primaire. Les données secondaires qu’il produit ne présentent de l’intérêt que très ponctuellement, le temps de l’affichage ou de l’impression d’un rapport évaluant les actifs.


Il y a donc un besoin dans le monde financier pour une pensée structurée, pour un cadre formel permettant de mieux cerner les concepts de base qui l'occupent. Ce cadre permettrait de mieux organiser les dialogues entre membre de la communauté financière, et de porter plus haut la base commune des développements informatiques réalisés ici et là.
Deuxième Chapitre
 Opinions et DécisioNS


Ce document et le modèle ODIAM&nbsp; se fixent pour objectif de remplir ce besoin.
Le moteur ODIAM
Une double ambition
Dans ce chapitre, le noyau des concepts ODIAM est exposé. Il s’agit d’automatiser une partie du processus d’investissement, la plus fastidieuse, celle qui consiste à appliquer aux portefeuilles gérés des décisions d’investissement.
ODIAM – Opinion Driven Individualized Asset Management. – est un acronyme anglais proposé par l’auteur et signifiant en français : gestion d’actifs individualisée et pilotée par opinions.
Le moteur ODIAM cherche à satisfaire deux objectifs a priori contradictoires :
Le premier objectif est une personnalisation aussi poussée qu possible du processus de gestion, avec une fidèle prise en compte des contraintes et tropismes des clients.
Le second objectif est la mise en place de traitements industriels là où les qualités humaines peuvent être secondées et remplacées par des compétences logicielles. Cette industrialisation se situe dans le prolongement naturel des dispositifs STP3 mis en place dans les dernières années dans les institutions financières.
Principe
L’appellation « modèle de gestion » pourrait faire croire que ODIAM inclut dans ses rouages une théorie de l’investissement ou de l’efficience des marchés. Celle-ci pourrait être classique et connue, ou bien encore neuve et inventée de toutes pièces, sur base de quelque théorie graphique ou mathématique.
En pratique, il n’en est rien ! Le moteur ODIAM ne contient aucune théorie4 de cette sorte.
Il s’agit plutôt d’un moteur de gestion appliquée de connaissances. Il s’agit de gérer les connaissances d’un domaine précis, celui qui dirige les investissements. Le moteur de gestion est « appliqué » au processus de décision.
La préoccupation à laquelle ODIAM s’efforce de répondre est la suivante. Quelle est l’information utile manipulée par un gestionnaire au moment de l’acte de décision ? Quelles en sont les sources ? Quels en sont les poids relatifs ? Et surtout, de quelle manière cette matière première se transforme-t-elle dans le cerveau du professionnel en un acte de gestion appliqué à un portefeuille ?
Cette formulation peut paraître abstraite. La suite montrera que l’accumulation des connaissances, sa représentation « floue », et l’acte de gestion se prêtent à une formalisation très concrète et raisonnablement accessible.
Le Gestionnaire et le Client
Pour comprendre le fonctionnement du « moteur », il faut observer le comportement du gestionnaire.
Les déclencheurs de l’acte de gestion (achat ou vente) du gestionnaire peuvent être des facteurs émotionnels et des facteurs rationnels. Ici les facteurs émotionnels sont oubliés. Les facteurs rationnels sont au nombre de quatre :
1. Le gestionnaire s’efforce de viser une cible d’allocation.
Cette cible d’allocation peut avoir été construite par lui-même, par un confrère ou par le client. De toute manière, il s’agit pour le gestionnaire de réduire la distance entre l’allocation cible et l’allocation du portefeuille.
Formellement, il faut s’efforcer de produire des décisions satisfaisant :
Distance (Allocaprès , Alloccible) < Distance (Allocavant , Alloccible)
Où Alloccible est l’allocation ciblée, Allocavant est l’allocation avant l’opération, et Allocaprès est l’allocation après introduction de l’opération (ou des opérations). Ceci suppose, en terme matheux, que l’espace des allocations puisse être muni d’une métrique, ce qui est trivial.
2. Le gestionnaire a des opinions.
Ces opinions s’appliquent à des pays, des secteurs ou des titres individuels (il est ici question d’actions, et pas d’obligations). Elles ont été construites sur base de lectures, de réflexions, de discussions et sont généralement subjectives5. Au moment d’évaluer une hypothèse de transaction, le gestionnaire intègre l’opinion qu’il a spécifiquement sur ce titre, et celles qu’il a indirectement par les relations qui lient ce titre à des secteurs, à des pays, etc… Dans cette démarche, la subjectivité du gestionnaire peut être complétée ou remplacée par la démarche objective d'un quelconque modèle d'appréciation6.
Il est important de voir que les opinions existent indépendamment des allocations ! Un gestionnaire - ou un quidam quelconque - qui ne gère aucun portefeuille peut avoir des Opinions, que ce soit sur des titres individuels ou sur des groupes sectoriels ou géographiques.
3. Le client a des opinions.
Ils sont semblables à celles du gestionnaire, quoique généralement beaucoup plus rudimentaires ou synthétiques. Mais dans leur nature ils sont identiques.
Dans sa décision, le gestionnaire a le choix d’inclure les opinions que le client lui a communiquées. Du moins dans le cadre d’une gestion conseil, il est supposé s’en souvenir et en tenir compte.
4. Le marché évolue.
Enfin, le gestionnaire tient compte du comportement du marché. Il préfère acheter un titre dont le cours est bas et en vendre dont le cours est haut. Cette observation trop évidente s’applique en particulier aux variations sur des courtes périodes, de l’ordre de l’heure ou de la minute. Il s’agit d’optimisation de timing, ou encore d’opportunisme.
Sophistication et Servilite
Le moteur ODIAM ne fait rien de plus que mimer servilement le comportement du gestionnaire décrit plus haut. Et encore, il ne fabrique pas lui-même les données d’allocations ni les opinions. Il doit en être nourri.
Pour remplir sa mission, il intègre et structure au mieux les données correspondant aux quatre sources de décision décrites supra. Et si l’on considère que le moteur ODIAM utilise comme essence ces données, on peut imaginer qu’un curieux qui soulèverait le capot de la machine serait bien surpris de voir que le moteur est relativement petit et simple, tandis que le réservoir d’essence est vaste et complexe.
La valeur ajoutée de ODIAM est donc moins dans le fonctionnement du moteur que dans la qualité de représentation et la formalisation des données qui l’abreuvent !
Reprenons le problème de la formalisation pour les quatre facteurs du paragraphe précédent.
La cible d'allocation (1). La représentation des allocations (et des distances qui les séparent) ne pose pas de problème majeur. [FIGURE III]
Le gestionnaire a des opinions (2) et le client a des opinions (3). La représentation des opinions se fait sur des échelles arbitraires (par exemple de –5 à +5), et l’utilisateur (client ou gestionnaire) peut les appréhender par des glissières ou des curseurs. Les effets combinés des titres, des groupes géographiques et sectoriels se traitent par consolidation en logique floue. La combinaison des opinions du gestionnaire et du client se traite de manière similaire, par consolidation pondérée7. Le gestionnaire peut exprimer pour des trocables des opinions plus complexes, prenant en compte le niveau du titre et éventuellement du marché. [FIGURE IV, V, VI.a, VI.b, VI.c]
Le marché évolue (4). Le marché et les effets de timing sont traités par des méthodes statistiques, basées sur des régressions linéaires ou mieux sur des analyses en composantes principales. L'optimisation de timing est traitée au niveau de l'heure ou de la minute.
Les quatre influences sont ensuite pondérées et intégrées, après avoir été normalisées pour que, à pondération égale, leurs influences soient équilibrées. [FIGURE VII]
Quand au déclenchement de la décision il résulte de la comparaison de la valeur finale (valeur donnée à une hypothèse de transaction) avec un seuil de déclenchement. Ce seuil de déclenchement est réglé de manière auto-adaptative de manière à rencontrer le rythme de transaction souhaité et prédéfini par le client.


Une première version très incomplète de ce document a été écrite en 2001, et à ce moment existait donc un objectif plus immédiat, plus pragmatique.&nbsp;: celui de créer un logiciel, réunissant de manière élégante et convaincante les concepts et solutions identifiées au cours de ces quinze années précédentes. De 2001 à 2005, des investisseurs et des partenaires ont été convaincus et même séduits par les concepts directeurs de cette approche. Il s’ensuivit la création d’un logiciel ambitieux (Vestor) au sein d’une compagnie créée avec pour but la promotion de ce logiciel (Sapiens Technology). Vestor n’est pas une transposition rigoureuse des idées de ce document. On y trouve en effet pas mal d’extensions par rapport à ces idées, tandis que d’autres présentées ici n’ont jamais été transposées dans Vestor.


Sur ce chemin il restait encore en 2005 bien du chemin à parcourir, car il s’avère que les concepts exposés ici présentent le potentiel de changer très significativement le monde de la gestion d’actifs, en lui apportant une révolution qui pourrait être aussi profonde que celle qui a mené à l’envahissement des fonds communs de placement de 1970 à nos jours. Ceci pourra paraître naïf ou ambitieux, mais comme l’a dit un illustre scientifique, «&nbsp;l’humilité sied aux chercheurs, mais pas aux idées qu’il abrite&nbsp;».
ODIAM et les Techniques de gestion de masse automatisée
ODIAM peut aussi être considéré comme une technique de gestion de masse automatisée (TGMA), permettant une gestion consistante et personnalisée d'un grand nombre de portefeuilles.
Il s'agit dans ce paragraphe de situer ODIAM en tant que TGMA par rapport aux services définis précédemment dans ce domaine.
Les TGMAs traitées dans ce document concernent les actions et les fonds, mais pas les actifs à revenus fixes.
Objectif Général des TGMAs
De manière générale, les TGMAs permettent de répondre au besoin d'allocation des portefeuilles.
Il s'agit typiquement de construire un portefeuille en respectant des contraintes de pondération, auxquelles s'ajoutent éventuellement des contraintes de diversification. Les contraintes de pondération s'expriment comme des pourcentages d'actifs applicables à des secteurs, des régions, des niveaux de risques... Les contraintes de diversification s'expriment quelquefois par un nombre minimal de titres, mais le plus souvent par une volatilité8.
Le choix doit d'abord respecter une règle élémentaire : le nombre de lignes construites ne saurait être inférieur au nombre de contraintes9.
Cela étant, le choix des titres peut être aléatoire ou orienté. Lorsque le choix des titres est aléatoire, la combinaison de titres trouvés n'a pas d'autre propriété que de respecter les contraintes. Lorsqu'il est orienté, la sélection de titre répond à une optimisation complémentaire. L'exemple le plus répandu est celui de l'optimisation du couple risque/return; la technique de la frontière efficiente optimise ce couple par exploration d'un univers de valeurs que l'on caractérise par des  (volatilités) et par des  (espérances du return).
De manière générale, on peut qualifier ces méthodes d'allocateurs.
Classement cinétique des allocateurs
Une première manière simple de classer les allocateurs de portefeuilles est basée sur leur rythme d'utilisation. On peut distinguer quatre niveaux.
Constructeur one-shot
Le constructeur one-shot a achevé sa tâche aussitôt que l'allocation du portefeuille est réalisée.
Rebalancement à la demande
Bien entendu, les constructeurs one-shot présentent des limitations inacceptables. D'une part, l'évolution du marché peut amener les portefeuilles à une répartition qui n'est plus celle spécifiée lors de l'allocation. D'autre part, le client - ou le gestionnaire - peuvent être amenés à revoir les contraintes spécifiées initialement.
On ajoute donc la possibilité de soumettre le portefeuille à un rebalancement10, c'est à dire à un traitement nouveau basé soit sur les mêmes contraintes, soit sur des contraintes revues.
Rebalancement automatique à intervalle fixe
Si le rebalancement peut être opéré à la demande, il peut aussi être opéré à intervalles fixes, par exemple tous les mois, tous les trimestres ou tous les jours. Si les contraintes n'ont pas changé, les dérives provoquées par les marchés seront proportionnelles au temps écoulé entre les rebalancements. Le rebalancement quotidien donnera normalement lieu à un nombre d'opérations le plus souvent nul.
Sur une grande population de portefeuilles, le rebalancement peut tirer occasionnellement tirer parti de matchings internes entre portefeuilles.
Rebalancement opportuniste continu
Si le raisonnement est poursuivi, le rebalancement peut être testé à chaque heure, à chaque minute ou en continu. Mais dans cette approche, une transaction retenue sortira parmi des millions ou des milliards d'hypothèses de transaction rejetées.
Ceci nous amène à une approche opportuniste. Pour accepter ou rejeter les hypothèses de transaction, on respecte toujours des contraintes, mais on y ajoute des objectifs opportunistes, répondant à une optimisation de timing.
Par rapport au rebalancement automatique quotidien, le rebalancement opportuniste continu présente deux avantages simples. D'une part, il permet une optimisation du timing de transaction. D'autre part, en exploitant les possibilités offertes par ce timing, il permet une activité plus importante, avec une incidence nulle ou positive - mais pas négative - sur les performances.
Les TGMAs à profil
Comment appliquer l'allocation à un grand nombre de portefeuilles ? Et comment faire en sorte que ce grand nombre de portefeuilles puisse être géré de manière globale ?
La réponse classique est celle des profils. Un profil est un portefeuille fictif, un modèle extensible à toute taille d'actif, mais construit sur une allocation qui en est l'essence.
Les profils peuvent être construits sur des allocations permanentes ou sur des allocations mobiles, que la Banque se réserve le droit de faire évoluer.
La base de profils
La manière la plus simple d'exploiter les profils est d'en construire un petit nombre, de l'ordre d'une demi-douzaine, portant des noms reflétant une segmentation des clients.
L'exploitation opérationnelle du concept ne pose aucun problème. Chaque client se voit proposé les différents profils, et choisit l'un d'eux en fonction de critères propres et en fonction des conseils de son interlocuteur.
Les profils matriciels et les meta-portefeuilles
Une manière plus élaborée d'exploiter les profils est celle des sous-profils, ou "meta-portefeuilles". Les meta-portefeuilles sont gérés par l'équipe de gestion, et répondent à des profils types extrêmes.
Dans ce cas, ce que choisit le client n'est plus un profil, mais une répartition sur différents profils. Il existe dès lors une relation matricielle (au sens mathématique) entre le vecteur d'allocation d'un client, le vecteur de répartition et la matrice des allocations des meta-portefeuilles11. Le client dispose ainsi d'un espace de choix nettement plus vaste que dans la base de profils simple.
Une limitation de cette méthode vient de la découpe des actifs. Il est très difficile de construire des règles permettant de gérer des quantités entières de titres aux différents niveaux du système. Les problèmes des quantités rompues et celui des arrondis additionnés s'ajoute à celui du nombre considérable de petites positions que le client individuel détient indirectement.
Il existe une relation simple entre d'une part le nombre de meta-portefeuilles que l'on doit construire et gérer, et d'autre part les degrés de liberté dont disposent les clients12.
Les TGMAs construites sur FCPs
Les meta-portefeuilles sont une construction formelle répondant à la problématique des allocations appliquée à une large population de clients.
Mais il existe sur le marché un grand nombre de meta-portefeuilles prêt à l'emploi, et répondant aux exigences d'allocation et de diversification mentionnées. Ce sont bien sûr les FCPs. Dès lors les TGMAs citées sont transposables en TGMAs sur FCPs.
La base de profil
Dans le cas des FCPs, la base de profil serait celle des fonds généralistes, prêt chacun à être utilisé par un client comme instrument unique d'investissement.
Les profils matriciels
Dans le cas des FCPs, les profils matriciels sont transposés dans les fonds à compartiment. On peut dire qu'un ensemble de compartiments, couplé à une méthode de répartition et de conversion entre ces compartiments, constitue une excellente base de meta-portefeuilles pour une gestion matricielle de masse.
Limites des FCPs et des meta-portefeuilles
Cependant l'approche des FCPs présente des limitations.
Le client n'a pas une perception claire des titres qu'il détient via ses FCPs. La transparence est insuffisante.
Le niveau de personnalisation obtenu est limité.
Les conversions de FCP n'offrent pas le niveau de souplesse suffisant pour le réglage des actifs détenus (question de granularité).
Le traitement sur base des FCPs permet d'accéder à une cinétique d'ordre quotidien mais pas d'ordre intra-day, et bloque donc toute approche opportuniste.
La nécessité maintenue pour les gestionnaires d'appliquer leurs analyses en transactions (au niveau des FCPs ou des méta-portefeuilles). Cette limitation prend son sens au paragraphe suivant.
Le très grand nombre de positions détenues indirectement par le client, qui par-là perd l’opinion d'une personnalisation crédible.
Il n'est pas possible de valoriser en temps réel des FCPs (allocation à cours inconnu).
Allocations et Opinions
Tout ce qui précède est sensé répondre à un problème dont il faut reprendre la formulation.
Le problème est le suivant. Comment découper les tâches du gestionnaire pour pouvoir déléguer les parties automatisables aux TGMAs à la machine et aux programmes ?
Le métier du gestionnaire est divisé en deux parties. L'une est la construction d’opinions, l'autre est l'acte de gestion appliqué aux portefeuilles.
La construction des opinions : le Gestionnaire-Analyste
La construction des opinions se fait indépendamment des portefeuilles. Le gestionnaire - gestionnaire-analyste - se construit des opinions sur des pays, des régions, des secteurs, des groupes quelconques. Il se construit également des opinions spécifiques sur des titres. Ces opinions n'ont dans leur nature aucun lien avec des allocations !
L'acte de gestion : Le Gestionnaire-Décideur
L'acte de gestion, la décision de déclencher des transactions est réalisée à un autre niveau. Le gestionnaire - gestionnaire-décideur - exploite ses opinions (ou les opinions officiels de l'institution qui l'emploie) en les combinant avec divers autres éléments13 pour construire des décisions d'achats et de ventes appliquées à des portefeuilles. Le plus souvent, ces décisions sont structurées autour d'allocations cibles.
Confusion ?
Et voici l'élément-clé à l'origine de notre démarche. Il existe une confusion traditionnelle entre allocations et opinions. Du fait de cette confusion, les méthodes de gestion automatisées se sont portées sur le traitement de l'allocation, et pas sur le traitement des opinions, ce qui eut été formellement plus adéquat.
Voici une article publié sur ce sujet par l’auteur dans la revue britannique Wealth Technology :
Breaking the rules
How the allocation concept killed individualisation.
The concept of allocation is widely used today. It is now like a basic concept, impossible to circumvent in the design of any portfolio management system. But this concept actually is an usurper! It happened to be used in an inappropriate place, and this caused dramatic damages to the Asset Management industry. One of the basic rules in modelling - in any kind of application – is the orthogonality (or independence) of the concepts assembled to describe a system. Regarding Asset Management, this rule was completely broken when the first Asset Management software solutions were written. And more precisely the rule was broken by the allocation concept. This merits some explanation.
What is an allocation? Everyone knows that an allocation is a set of weights given to asset classes within a portfolio, or within some subset of a portfolio. One may add that this set should be mutually exclusive (no intersection), that it has to be exhaustive (to cover the whole portfolio, or portfolio subset), and similar remarks. But our key point is simple and obvious: an allocation always relates to a portfolio, more precisely to a portfolio profile. Now, how is used this key concept? The answer is at least two-fold. The most common usage of the allocation concept is an expert expression. For instance, an investment committee, or an investment team, translates its analysis into a ‘recommended allocation’, and probably in several recommended allocations, typically one per risk profile. Besides this usage, the second frequent usage of the allocation concept is profile definition. For funds at least, and often for high net worth individual profiles, the allocations (global, sectorial, geographic, etc.,) are introduced as specifications by the fund promoter or by the client.
Is it good to use the same allocation concept on these two conceptual layers? Actually it is a big mistake, and here is the simple argument for this statement: As a portfolio profile definition component, it is wise and reasonable to use allocation as a key concept, since it intrinsically relates to a portfolio. But as an expert expression, it is inappropriate, because the expert analysis and expression may be completely described without any link to a portfolio! The fact that an expert has positive or negative feelings (be it a forecast, an opinion or an estimation) on sector entities, on geographic entities, on explicit instruments has intrinsically nothing to do with the presence or absence of one or many portfolios! However it has occurred that experts had to translate their know-how into a simple convenient structure, and the allocation structure was present as a common concept in most of the early financial software systems.
The result of this modelling confusion was the difficulty, and even the impossibility, to properly manage multiple and various individual profiles. If the expert expression is a set of allocations, then obviously the number of profiles that will be potentially followed efficiently will not exceed the number of standard allocations suggested by the experts. And this is why today, even if most private bankers use the individualisation as a key marketing element, most of them are de facto forced to consider their multiple individualities as sets of clones of three to six standard profiles. Individualisation has become unaffordable and, even worse, conceptually unreachable.
Of course, the origin of this confusion was an industrialisation need. How would a bank efficiently manage thousands of mostly similar, but slightly different individual profiles? The trap was wide open, and no alternative was considered: instead of rethinking the existing with new concepts, several small adaptation steps were added, resulting in today’s landscape, with handicapped individualisation.
After considering this deficiency, the question arises, is there an alternate appropriate concept, answering both individualisation needs and industrialised processing? Our key conclusions are, regarding profile definition, the allocation is a good concept. But regarding expert expression, it should be replaced by something else. The new, simple and efficient concept introduced here is the opinion.
Let us briefly introduce this newcomer. An opinion is a general scalar expression of a subjective perception by an expert, completely portfolio independent. Using opinions instead of allocations as expert expression requires some redesigning of Asset Management software. Not only does it reconcile the individualisation promises and industrialisation needs; it also opens several promising new business paths: the opinion material becomes an exchangeable commodity, a kind of Asset Management fuel… but this is another story!


Ce document s’adresse donc à tous ceux qui, de près ou de loin, souhaitent comprendre, contribuer ou participer à cette éventuelle révolution.
Solution
Dès lors le schéma qui dépasse cette confusion est simple et efficace. La construction des opinions est un acte essentiellement humain. Sur ce volet de l'activité du gestionnaire, la TGMA ne peut intervenir que comme dépositaire de l'information.
Par contre le second volet se prête à une complète automatisation. Une fois pourvue d'une base formelle de opinions, la TGMA peut valablement assurer la traduction de ces opinions en actes de gestion.
C'est là la force et l'originalité de ODIAM.
Positionnement de ODIAM
Par rapport aux paragraphes précédents, comment situer la démarche de ODIAM ?
Comment situer ODIAM en terme de cinétique ? ODIAM se prête à une allocation opportuniste continue.
ODIAM est-il un allocateur ? Oui, il gère notamment la problématique des allocations.
ODIAM est-il un gestionnaire à base de profils ? Oui, mais avec la particularité qu'il permet autant de profils que de clients. Et dans ce cas, le problème des découpes non entières ne se pose plus.
ODIAM se base-t-il sur un modèle de marché tel que la frontière efficiente de Markowitz? Non, ODIAM s'appuie sur la base d’opinions des analystes, plutôt que sur un ensemble de valeurs  et  d'actions14. Mais la base d’opinions des analystes n'est pas très différente formellement des  et  subjectifs des analystes.
ODIAM se prête-t-il à une automatisation du processus de gestion ? En prenant complètement en charge le second volet de l'activité du gestionnaire (l'acte de gestion), ODIAM permet au gestionnaire de se concentrer sur son activité d'analyste, qui porte une valeur ajoutée plus grande. L'application de l'analyse est totalement indépendante du volume de portefeuilles gérés par le moteur.
ODIAM est-il compatible avec des modèles classiques d'appréciation de titres ? Certainement oui. Un outil d'appréciation des marchés et des titres, utilisé par les gestionnaires dans leur démarche actuelle, peut être conservé lors d'une implantation ODIAM. Dans ce cas, l'output de tels systèmes est ramené à un ensemble d’opinions, qui sont introduits (par voie interactive ou automatique) dans le moteur ODIAM.
Vient Internet...
En quoi Internet encourage-t-il les concepts liés à ODIAM ? Après tout, ce qui précède ne dépendait en rien de l'arrivée des nouveaux médias de communication. Tout pouvait être mis en place il y a 10 ans !
Cependant il existe des interférences positives:
D'abord la culture Internet et l'avènement du brokerage électronique mettent en évidence la palette complète des comportements d'investisseurs, depuis le délégateur jusqu'au self, en passant par les validateurs et les nuances intermédiaires. On remarquera qu'un client n'est pas fixé définitivement à une typologie; pour diverses raisons il oscille entre divers comportements.
Les selfs ont leurs propres opinions. Comme les gestionnaires, ils peuvent formuler des opinions sur des groupes d'actions ou sur des actions individuelles.
Anytime anywhere. L'internaute est convaincu qu'il a le pouvoir de décider, mais plus encore qu'il a le pouvoir de modifier ses décisions à tout moment. En matière de gestion, il s'agit de pouvoir modifier des opinions ou des contraintes d'allocation à volonté.
Enfin, la présence d'Internet, complétée par celle de langages hautement interactifs et sécurisés (Java) permet de mettre dans les mains du client utilisateur des outils très semblables à ceux des gestionnaires. Et ceci n'a été rendu possible que dans les deux dernières années !
Caractéristiques spécifiques de ODIAM
Outre le processus continu qui lui offre un excellent argument de dynamisme et d'opportunisme, ODIAM se caractérise aux yeux du client investisseur par:
Une personnalisation maximale
Une mise en valeur visible des compétences analytiques de la Banque
Une opinion d'incontestable objectivité derrière chaque décision


== Quatre influences <br> ==
Mise en oeuvre des TGMAs
Le coût de développement des TGMAs peut être très variable. Dans le cas de ODIAM, ce coût intègre trois composantes:
1.Les éléments de communication et de sécurité propres à Internet
2.Les nombreuses interfaces génériques avec les back-end et l'électronique des marchés
3.Le moteur de gestion lui-même
A ces composantes s'ajoutent, pour une institution prééquipée, les coûts liés au changement des méthodes de travail d'une équipe de gestion.
Les coûts de développement du moteur de gestion proprement dit - à partir de l'expertise indispensable - et celui d'un produit logiciel complet, avec interfaces automatisées, contexte de mise au point et interfaces utilisateurs, sont détaillés dans d'autres documents. Ils n'excèdent pas ceux des développements de TGMAs moins ambitieux.
Troisième Chapitre


Pour être sincère, il faut avouer que ce qui suit est le résultat de quatre influences marquantes.
 Moteurs et Acteurs


La première influence est la '''pensée mathématique formalisante'''. Face à un processus quelconque, le scientifique ou l'ingénieur cherche des concepts, des unités, des lois, et c'est en les trouvant qu'il tranche certaines questions qui jusque là étaient traitées de manière littéraire seulement. Dans le monde financier, il existe par exemple des équations d'équilibres et des processus dynamiques, qui régissent cet univers et permettent de construire un cadre formel efficace.
Les rôles de la gestion d’actifs
Il s’agit dans le chapitre de redéfinir le périmètre des rôles humains et des rôles automatisables intervenant dans le processus de gestion en général.
De manière générale, nous découperons les rôles humains – les « métiers » - en quatre. Ce sont
le métier commercial,
le métier d’analyste,
le métier appliqué,
le métier administratif.
De la même manière, nous découperons les rôles automatiques dévolus aux machines en quatre « moteurs ». Ce sont
le moteur d’approvisionnement d’information,
le moteur de génération de transaction (moteur ODIAM)
le moteur d’exécution,
le moteur de tenue de position
Le métier commercial
Le métier commercial est le moins concerné par le présent document. Il consiste bien entendu à maximiser les actifs en gestion. Pour atteindre ces objectifs, il existe plusieurs voies.
1.La voie la plus simple est l’acquisition d’entités plus ou moins concurrentes, et plus ou moins complémentaires.
2.L’accroissement des actifs par conquête de nouveaux clients est la fonction habituelle des équipes commerciales.
3.La fidélisation de la clientèle existante mène à une moindre disparition des actifs, qui est équivalente à une acquisition.
4.Enfin, l’accroissement des parts d’actifs des clients consiste, pour une institution offrant des services de gestion, à augmenter la proportion des actifs – connus ou estimés – des clients déjà acquis à cette institution.
La démarche ODIAM ne modifie pas ces voies. Elle contribue aux objectifs de diverses manières. Dans un processus d’acquisition, elle imprime un commun dénominateur fort aux entités regroupées. Dans un processus d’acquisition, elle offre un argument de personnalisation inédit sur des tranches d’actifs plus légers que ceux traditionnellement traités par le Private Banking. Par la mise en place d’une relation structurée et personnalisée, elle contribue à la fidélisation et l’accroissement de la part relative des actifs.
Le métier d’analyste
Comme indiqué dans le chapitre précédent, le métier d’analyse est celui qui héberge – et pour longtemps encore – l’incontournable génie humain. L’analyste fonde ses opinions sur une imagination qui est l’écho de celles des visionnaires, des scientifiques et des entrepreneurs.
ODIAM ne touche pas à ce génie. Il lui offre un cadre, une discipline. Il lui offre aussi un « marché », dans la mesure ou la formalisation de l’expertise en fait un objet exploitable, donc vendable.
Mais ODIAM découple l’analyste des portefeuilles gérés et des clients. Il le pousse à une spécialisation plus abstraite, plus perfectionniste.
Le métier appliqué
Par métier « appliqué », il faut comprendre gestion appliquée aux portefeuilles.
Le métier appliqué est celui qui se prête à des formes d’industrialisations. Dans le chapitre précédent, des techniques de gestion de masse automatisée ont été décrites. Là se situe ODIAM.
Le métier appliqué sera progressivement retiré des mains et des cerveaux des humains, avec deux grandes exceptions.
Les portefeuilles de très grande taille demandent une personnalisation poussée qui peut s’appuyer sur ODIAM, mais qui doit s’appuyer sur une disponibilité humaine complémentaire.
D’autre part le déploiement d’ODIAM doit s’accompagner d’une assistance aux clients utilisateurs. Ceux-ci peuvent poser des questions sur les méthodes de décision en général ou sur certaines décisions en particulier. ODIAM peut donner la réponse, mais cette réponse est toujours plus douce à entendre lorsqu’elle est relayée par une voix humaine répondant à des questions.
Dans le même ordre d’idée, il est probable qu’ODIAM soit utilisé pour gérer les portefeuilles de clients qui ne se connectent jamais aux interfaces utilisateur. Dans ce cas, le métier appliqué inclut l’entretien de définition – ou de redéfinition – des opinions de gestion et des réglages généraux offerts aux clients. Mais c’est un professionnel, et non le client lui-même, qui manipule l’interface utilisateur au cours de cet entretien.
Le métier administratif
Le métier administratif englobe
L’inventaire des clients
L’inventaire des actifs
Les statistiques liées au return, à la performance et au risque
La répartition des rôles distribués dans le cadre des trois autres métiers
Ce métier administratif devient plus important et plus structuré dans le cadre du déploiement d’ODIAM, car il faut :
Délimiter les périmètres de compétences des analystes
Déterminer les degrés de liberté offerts aux clients dans leur accès aux interfaces ODIAM
Déterminer, en terme de pouvoir et de contrôle d’accès, les caractéristiques des utilisateurs, professionnels ou non, accédant au système.
Ce métier administratif devient donc essentiellement l’administration d’un logiciel et de ses utilisateurs.
Quatrième Chapitre


La deuxième influence est totalement cartésienne. C'est le '''doute systématique'''. Rien, dans le langage courant des financiers et des gestionnaires, ne doit être pris pour acquis. Cette démarche, qui révèle peut être un travers personnel, est indispensable dans cette démarche, car pour construire le cadre formel visé, il faut au préalable disséquer et éventuellement détruire les concepts admis et utilisés. Puisse le lecteur être convaincu de la légitimité de ce doute au terme de cette lecture.
Champs d’application


La troisième influence est la '''pensée orientée objet'''. Au cours des dernières années, celle-ci s’est imposée, non seulement comme outil de programmation ou de spécification dans le monde informatique, mais aussi comme outil de formalisation. Comme beaucoup, j'ai été initié, puis encouragé, et finalement obligé d'aligner mon mode de pensée général sur celui de cette approche informatique. Dans mon cas, le langage que j'ai adopté - où est-ce l'inverse - est Java, mais ceci n'a qu'une importance mineure. L'ambition de la communauté des penseurs O-O est de construire un monde meilleur, où la pensée construite des uns sert de base à la nouvelle construction plus ambitieuse des autres. Mon rêve est que les concepts présentés plus loin soient suffisamment forts et porteurs pour être acceptés aussi par les utilisateurs et les spécificateurs des besoins et programmes futurs.
Le concept ODIAM répond en premier lieu à un besoin d'adaptation de la Banque Privée sur Internet.
Mais le concept possède d'autres champs d'application, décrits ci-dessous.
Ils ont en commun de n'avoir aucun lien avec l'émergence actuelle des services online offerts sur Internet.
Gestion de Masse Automatisée
Utilisé par un département de gestion discrétionnaire classique (c'est à dire totalement insensible à Internet), ODIAM offre une possibilité de gestion fortement personnalisée. Dans ce cas, le gestionnaire introduit lui-même les choix d'allocations formulés par le client, ainsi qu'éventuellement les opinions de celui-ci.
Ensuite la dissociation entre allocation et opinion (voir "ODIAM et les techniques de gestion de masse automatisées") permet de déléguer au moteur l'acte de décision.
Sous cette forme, ODIAM constitue une alternative plus personnalisée à la gestion par fonds et à la gestion par profils.
Gestion Indicielle Complexe
La paramétrisation du modèle autorise notamment une définition de gestion indicielle. Dans ce cas, le réglage des opinions par le gestionnaire entraînera des sous-pondérations ou sur-pondérations temporaires ou permanentes.
Les indices auxquels est attachée la gestion peuvent être simples ou complexes, à la mesure des ensembles flous de trocables.
Ici aussi la force de ODIAM réside dans le découplage entre opinions et allocations. Une fois l'allocation définie, le moteur assume seul l'évolution du portefeuille.
Gestion Collective Etagée
Une autre application est l'organisation à plusieurs étages de la responsabilité de gestion.
Cette utilisation originale de ODIAM permettrait, par exemple et dans un cas extrême, de réunir dans un même processus de gestion:
Un gestionnaire décidant seul - mais seulement - de l'allocation géographique
Un gestionnaire décidant seul - mais seulement - de l'allocation sectorielle
Un gestionnaire exprimant seul - mais seulement - des opinions sur des groupes géographiques
Un gestionnaire exprimant seul - mais seulement - des opinions sur des groupes sectoriels
Un - ou plusieurs - gestionnaires exprimant des opinions sur des titres individuels
On voit que cette approche mène à un fort découpage du travail, et donc potentiellement à une gestion industrielle d'un très grand nombre de portefeuilles, gestion alliant à la fois:
Compétences (par la spécialisation des gestionnaires mis en jeu)
Personnalisation (par la granularité des choix individuels de chaque portefeuille)
Dans le même temps, tout ou partie des gestionnaires peut consulter le savoir déposé par les membres de l'équipe de gestion. L'expertise est déposée et lisible.
Les gestionnaires peuvent ou non être localisés au même endroit. Ils peuvent ou non appartenir à la même institution.
Il s'agit donc d'une démarche puissamment structurante, induisant une forte discipline de gestion collective.
Marché de Compétences
Et la prolongation de la même idée mène au marché de compétences. Sachant que la gestion collective ne requiert pas de co-localisation des gestionnaires, l'achat de compétences externes (par exemple les compétences sur des marchés spécifiques) constitue l'étape ultérieure.
L'on verrait alors divers gestionnaires offrir des opinions quantitatifs (plutôt que des analyses en prose) exploitables par des réseaux commerciaux les utilisant pour assurer la gestion - dès lors totalement automatisée - des actifs de leurs clients. Et la spécialisation des gestionnaires-analystes amènerait les équipes commerciales d'autres institutions à acheter des opinions à plusieurs d'entre eux.
Le marché des compétences permettrait ainsi à des institutions « lourdes » d’offrir et de valoriser en sous-traitance l’expertise de ses propres équipes.
Il permettrait à des acteurs « légers » d’élargir la gamme de leurs services sans alourdir leurs équipes ou leurs structures.


Enfin, le '''temps réel''' est, dans le prolongement de l'orienté objet, une contrainte complémentaire structurante. Elle consiste à ne considérer a priori, aucun processus comme cyclique. Les processus financiers sont aussi continus que le temps. Qu'il s'agisse d'une transaction financière, d'une session de bourse ou d'une valorisation de fonds commun, la dimension temporelle doit être traitée avec un maximum de souplesse. En particulier, la notion d'événement - en tant que cause suscitant des effets - doit être la clé de la gestion du temps financier, tandis que doivent disparaître autant que possible les traitements périodiques, quels qu'en soient les intervalles (jours, heures, semaines…).
CONCLUSION


== Quatre chapitres ==


La suite de ce document est divisée en quatre chapitres.


Le premier chapitre, [[Trocables et Portefeuilles|'''Trocables et Portefeuilles''']], s'occupe des concepts classiques de gestions d'actifs: ceux qui sont habituellement appelés instruments, portefeuilles et transactions. Il les rassemble selon des critères neufs, qui se veulent plus souples, plus larges, et aussi plus féconds en terme de prolongements.


Le deuxième chapitre, [[Opinions et Décisions|'''Opinions et Décisions''']], est la plus novatrice, mais aussi la plus structurante pour le futur. Il s'appuie sur le premier, et s'attaque au contenu du cerveau des professionnels. Ce sujet, que d'aucuns déclareront tabou pour cause de grande sophistication (du cerveau) est le plus ouvert, du moins pour moi&nbsp;: j'ai savouré le plaisir de m'y avancer comme dans un terrain vierge, et serai ravi d'y être suivi.
Ami lecteur,


Le troisième chapitre, [[Moteurs et Acteurs|'''Moteurs et Acteurs''']], intègre les précédents dans une structure globale qui est également l'objectif de développement de logiciels éventuels. Il formalise le rôle des intervenants humains et automatisables impliqués dans la démarche de gestion.
Pensez-vous encore aux objets financiers comme avant de lire ce document ?
Si non j’ai rempli mon objectif. Si oui j’ai échoué.
Dans un cas comme dans l’autre, si vous avez des remarques ou des critiques, je serai ravi de les lire.


Enfin, le quatrième chapitre, [[Applications du modèle ODIAM|'''Applications''']], indique les déploiements possibles des concepts de ce document.
Merci.
Philippe Gonze (g@matscape.com)
Table des Matières

Dernière version du 30 mars 2010 à 16:12

Opinion Driven Individualized Asset Management

Le modèle ODIAM (Opinion Driven Individualized Asset Management) est un modèle de gestion d'actifs financiers.

Ce document est le résultat intégré de diverses réflexions menées par l'auteur entre 1990 et la rédaction de la présente version (2009).

Ces réflexions ont été plus ou moins exploitées dans la conception de logiciels de gestion de portefeuille (CAF.03), de salle de marché (Tradeware) et de gestion de portefeuilles assistée (Vestor).

Ce document ne peut être reproduit ni en partie ni en totalité sans l’autorisation expresse de l’auteur.

Introduction

Le monde financier en général, et celui de la gestion d'actifs boursiers en particulier, sont construits sur des bases étrangement floues.

En tant que concepteur de logiciels financiers, j'ai eu l'occasion et le besoin, au cours des quinze dernières années, de poser une série de questions, souvent très simples, sur la définition des objets qui peuplent ces mondes.

Les réponses que j'ai été amené à construire m'ont paru valables, et j'étais convaincu, par une sorte de positivisme naïf, que partout dans le monde, les mêmes questions avaient trouvé semblables réponses, avant ou après. Cependant, cet optimisme était déplacé: la pensée commune du monde financier est déterminée par des personnes ancrées dans leurs objectifs quotidiens, et non par des modélisateurs ou des informaticiens soucieux d'un formalisme strict (et souvent ennuyeux). Plus encore, j'ai réalisé progressivement que certaines réponses satisfaisantes que j'avais trouvées étaient considérées comme étranges ou incongrues par des professionnels avertis, qui par ailleurs avaient des réponses fausses et incohérentes aux mêmes questions.

Dans le même temps, l'évolution des développements informatiques, et la complexité croissante des objectifs que lui fixent leurs utilisateurs, ont montré la terrible vanité du dialogue formel entre utilisateurs et développeurs. Il n'existe pas de langage commun aux uns et aux autres.

Il y a donc un besoin dans le monde financier pour une pensée structurée, pour un cadre formel permettant de mieux cerner les concepts de base qui l'occupent. Ce cadre permettrait de mieux organiser les dialogues entre membre de la communauté financière, et de porter plus haut la base commune des développements informatiques réalisés ici et là.

Ce document et le modèle ODIAM  se fixent pour objectif de remplir ce besoin.

Une première version très incomplète de ce document a été écrite en 2001, et à ce moment existait donc un objectif plus immédiat, plus pragmatique. : celui de créer un logiciel, réunissant de manière élégante et convaincante les concepts et solutions identifiées au cours de ces quinze années précédentes. De 2001 à 2005, des investisseurs et des partenaires ont été convaincus et même séduits par les concepts directeurs de cette approche. Il s’ensuivit la création d’un logiciel ambitieux (Vestor) au sein d’une compagnie créée avec pour but la promotion de ce logiciel (Sapiens Technology). Vestor n’est pas une transposition rigoureuse des idées de ce document. On y trouve en effet pas mal d’extensions par rapport à ces idées, tandis que d’autres présentées ici n’ont jamais été transposées dans Vestor.

Sur ce chemin il restait encore en 2005 bien du chemin à parcourir, car il s’avère que les concepts exposés ici présentent le potentiel de changer très significativement le monde de la gestion d’actifs, en lui apportant une révolution qui pourrait être aussi profonde que celle qui a mené à l’envahissement des fonds communs de placement de 1970 à nos jours. Ceci pourra paraître naïf ou ambitieux, mais comme l’a dit un illustre scientifique, « l’humilité sied aux chercheurs, mais pas aux idées qu’il abrite ».

Ce document s’adresse donc à tous ceux qui, de près ou de loin, souhaitent comprendre, contribuer ou participer à cette éventuelle révolution.

Quatre influences

Pour être sincère, il faut avouer que ce qui suit est le résultat de quatre influences marquantes.

La première influence est la pensée mathématique formalisante. Face à un processus quelconque, le scientifique ou l'ingénieur cherche des concepts, des unités, des lois, et c'est en les trouvant qu'il tranche certaines questions qui jusque là étaient traitées de manière littéraire seulement. Dans le monde financier, il existe par exemple des équations d'équilibres et des processus dynamiques, qui régissent cet univers et permettent de construire un cadre formel efficace.

La deuxième influence est totalement cartésienne. C'est le doute systématique. Rien, dans le langage courant des financiers et des gestionnaires, ne doit être pris pour acquis. Cette démarche, qui révèle peut être un travers personnel, est indispensable dans cette démarche, car pour construire le cadre formel visé, il faut au préalable disséquer et éventuellement détruire les concepts admis et utilisés. Puisse le lecteur être convaincu de la légitimité de ce doute au terme de cette lecture.

La troisième influence est la pensée orientée objet. Au cours des dernières années, celle-ci s’est imposée, non seulement comme outil de programmation ou de spécification dans le monde informatique, mais aussi comme outil de formalisation. Comme beaucoup, j'ai été initié, puis encouragé, et finalement obligé d'aligner mon mode de pensée général sur celui de cette approche informatique. Dans mon cas, le langage que j'ai adopté - où est-ce l'inverse - est Java, mais ceci n'a qu'une importance mineure. L'ambition de la communauté des penseurs O-O est de construire un monde meilleur, où la pensée construite des uns sert de base à la nouvelle construction plus ambitieuse des autres. Mon rêve est que les concepts présentés plus loin soient suffisamment forts et porteurs pour être acceptés aussi par les utilisateurs et les spécificateurs des besoins et programmes futurs.

Enfin, le temps réel est, dans le prolongement de l'orienté objet, une contrainte complémentaire structurante. Elle consiste à ne considérer a priori, aucun processus comme cyclique. Les processus financiers sont aussi continus que le temps. Qu'il s'agisse d'une transaction financière, d'une session de bourse ou d'une valorisation de fonds commun, la dimension temporelle doit être traitée avec un maximum de souplesse. En particulier, la notion d'événement - en tant que cause suscitant des effets - doit être la clé de la gestion du temps financier, tandis que doivent disparaître autant que possible les traitements périodiques, quels qu'en soient les intervalles (jours, heures, semaines…).

Quatre chapitres

La suite de ce document est divisée en quatre chapitres.

Le premier chapitre, Trocables et Portefeuilles, s'occupe des concepts classiques de gestions d'actifs: ceux qui sont habituellement appelés instruments, portefeuilles et transactions. Il les rassemble selon des critères neufs, qui se veulent plus souples, plus larges, et aussi plus féconds en terme de prolongements.

Le deuxième chapitre, Opinions et Décisions, est la plus novatrice, mais aussi la plus structurante pour le futur. Il s'appuie sur le premier, et s'attaque au contenu du cerveau des professionnels. Ce sujet, que d'aucuns déclareront tabou pour cause de grande sophistication (du cerveau) est le plus ouvert, du moins pour moi : j'ai savouré le plaisir de m'y avancer comme dans un terrain vierge, et serai ravi d'y être suivi.

Le troisième chapitre, Moteurs et Acteurs, intègre les précédents dans une structure globale qui est également l'objectif de développement de logiciels éventuels. Il formalise le rôle des intervenants humains et automatisables impliqués dans la démarche de gestion.

Enfin, le quatrième chapitre, Applications, indique les déploiements possibles des concepts de ce document.